Saint-Ladre (Lazarus) Chapel
The chapel houses a sculpture of the Entombment of Christ, which was donated in 1490 to the Carmelite convent of Semur-en-Auxois. The artwork was transferred to Notre-Dame in 1792 during the demolition of the convent. It is attributed to the circle of Antoine le Moiturier, the sculptor of the Dukes of Burgundy. The stained glass window from 1927 was donated by American soldiers whose headquarters were established in Semur-en-Auxois in 1918-1919.
Comme l’indique l’inscription gravée au fronton de sa clôture de pierre, cette chapelle, bâtie en 1473, est dédiée à saint Lazare dont « Ladre » est la forme en français médiéval.


On y admire depuis 1792 l’un des grands chefs d’œuvre de la sculpture bourguignonne de la fin du Moyen Âge. À l’origine, cette monumentale « mise au tombeau », issue d’une commande privée, fut offerte en 1490 à l’église des Carmes de la ville par Jacotin Augier (Ogier ?), bedeau du prieur, et Pernette sa femme. À la démolition du couvent sous la Révolution, l’ensemble fut transporté à la collégiale.
Cette image, qui réunit autour du Christ mort les principaux « acteurs » de la tragédie du Vendredi Saint, n’est pas directement tirée des Évangiles, mais trouve sa source d’inspiration dans les « mystères » du théâtre sacré qui se jouait pendant la Semaine Sainte sur le parvis des églises.
Ces groupes sculptés, grâce auxquels les commanditaires, clercs ou laïcs s’associent à la Passion du Christ, s’inscrivent dans le cadre de la piété doloriste qui marque les XV et XVIe siècles, avec les Pietà, les Christ de Pitié, aux liens ou aux plaies, et la plupart sont réalisés entre 1420 et 1520.
La scène est habilement composée sur trois plans successifs :
– au premier, le Christ mort repose sur un grand linceul tendu par les deux vieillards, d’un côté, à la tête, Joseph d’Arimathie, de l’autre, aux pieds, Nicodème.
– au second, le groupe, centré, se compose de Marie, en pâmoison, soutenue par l’Apôtre Jean et Marie-Madeleine
– au dernier, sur les côtés et légèrement en retrait, deux saintes femmes, peut-être Marie Salomé et Marie Jacobé, portent les insignes de la Passion, d’un côté la couronne d’épines, de l’autre les clous de la crucifixion.
À l’origine, deux anges pleureurs encadraient la scène ; ils sont actuellement conservés au Musée municipal de Semur-en-Auxois.
En 1973, le grand spécialiste de la sculpture bourguignonne, Pierre Quarré, attribuait l’œuvre de Semur à Antoine Le Moiturier, célèbre sculpteur de la cour ducale de Dijon, auteur entre autres du tombeau de Jean-sans-Peur, ou à un atelier proche de celui-ci.
Plus récemment, en 1990, Pierre Camp proposait d’y voir la main du sculpteur Guillaume Chandelier, qui réalisa le célèbre tombeau de Philippe Pot (+ 1493), sénéchal de Bourgogne et seigneur de Châteauneuf-en-Auxois, actuellement exposé au Louvre.

La chapelle est ornée d’une verrière bien particulière ; réalisée par Paul Louzier en 1927, elle témoigne de la présence dans la région de troupes américaines venues en 1917 prêter main forte aux Français et aux Anglais au cours de la Grande Guerre. L’œuvre fut offerte à la collégiale par les soldats du 310e régiment d’infanterie des U.S.A. appartenant à la 78e division qui avait établi son quartier général à Semur en 1918-1919. Les médaillons portent les noms des batailles auxquelles ces soldats avaient participé ; la lancette centrale renvoie à la Résurrection du Christ et donc à l’espérance en la victoire sur la mort : l’ange s’adresse aux Saintes Femmes, ici habillées comme des veuves, qui ont accouru au tombeau au matin de Pâques : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? » (Luc 24, 5-6).