Choir
Erected between 1220 and 1240, the Gothic choir is a masterpiece of elegance. The ternary elevation layers the large arcades, the triforium with trilobed arches and superb sculpted decoration of 33 heads, as well as the elongated high windows, signs of true architectural boldness. At the keystone of the vault, God the Father blesses the Virgin, whom an angel descended from heaven crowns.
Stalls and choir screens, 1728
Altar, painted and gilded wood, 18th century
Lectern, painted wood, 18th century
Liturgical wheel with bells, 18th century
Élévations
La construction paraît avoir débuté vers 1220-1225 par le déambulatoire et ses chapelles rayonnantes, puis progressé avec les niveaux inférieurs de l’abside et du chœur. Enfin, les élévations ont suivi, jusqu’au voûtement de l’ensemble vers 1235-1240.
Présentant un profil très brisé, les grandes arcades aux puissantes colonnes monolithiques et cylindriques jalonnent les travées droites du chœur ; mais ces arcades sont plus étroites et surhaussées dans l’abside, imprimant ainsi à cette dernière un élan vertical très prononcé.

Ce même élan marque le triforium, cette étroite galerie qui compose le second niveau de l’élévation. Les délicates arcades trilobées s’affinent là aussi, passant de trois dans le chœur à deux dans l’abside. Plus d’une trentaine de têtes sculptées en fort relief placées à la retombée des arcatures peuplent et animent cet étage (en savoir plus ➚).
Au dernier niveau, les fenêtres hautes sont ici exceptionnellement étirées ; il semble qu’elles aient été rehaussées en cours de chantier par rapport au projet d’origine. Ici encore, la distinction entre les travées droites du chœur et l’abside est marquée par le changement de modèle : d’abord à deux lancettes surmontées d’une rose, les baies passent alors à une simple lancette. Là aussi, de nombreux culots sculptés, ornent les retombées des arcs et des colonnettes et composent une « ornementation plantureuse » qui caractérise ce beau chœur gothique.
Notons qu’aux deux niveaux, celui du triforium et celui des fenêtres hautes, l’emploi généralisé de fines colonnettes taillées « en délit » met en évidence le caractère privilégié des lieux. Cette technique délicate et coûteuse consiste dans le fait de tailler la colonnette d’un seul morceau dans son banc de roche et de la verticaliser lors de sa pose dans l’édifice.
Clef de voûte (keystone)
Mise en place lors du voûtement du chœur, cette magnifique clef de voûte constitue l’un des ornements les plus remarquables de l’église. Elle est, selon ce qu’écrit Viollet-le-Duc en 1859, « l’une des plus belles clefs à sujet que nous connaissions ». Installée à la verticale du sanctuaire, l’imposante sculpture en bas-relief, de près d’un mètre de diamètre, est à la gloire de la Vierge, sainte patronne de la collégiale. Assise, Marie tient dans sa main gauche le Livre des Écriture, la Bible, et tend sa main droite ouverte, en signe d’acceptation, vers Dieu le Père, barbu et couronné, qui la bénit ; un ange venu des nuées la couronne, tandis que deux autres anges tenant des cierges encadrent la scène. Ce thème du « Couronnement de la Vierge » constitue l’une des plus remarquables manifestations du développement du culte marial amorcé dans la seconde moitié du XIIe siècle, comme au tympan de la cathédrale de Senlis (Oise), réalisé vers 1165.

Mobilier
Autel (Alter)
Daté du XVIIIe siècle, l’autel en bois peint imitant le marbre vert est paré d’un élégant décor doré à la feuille d’or. Le triangle rayonnant, qui en forme le motif central, symbolise la Sainte Trinité en gloire. Un délicat enroulement de vigne parcourt le cadre doré, tandis que de généreuses feuilles d’acanthe soulignent les angles du meuble.
Stalles (stalls)
Les quarante-deux (25 ?) sièges en bois, installés en 1728 à l’initiative du prieur (doyen ?) Nicolas Maurel, étaient destinés aux chanoines officiant quotidiennement au chœur. Appelé « miséricorde », le petit siège placé sous le battant mobile, que l’on relevait alors, permettait aux religieux d’être assis tout en donnant l’impression de se tenir debout quand il le fallait, au cours des longs offices célébrés au chœur. La stalle du prieur est ornée d’un bas-relief représentant l’Assomption de la Vierge.
Les lambris, panneaux de bois sculptés qui fermaient le chœur au-dessus de ces stalles, ont été démontés lors de la restauration de l’édifice par Viollet-le-Duc et vendus en 1844 à l’église priorale de St-Thibault-en-Auxois, dont ils décorent encore aujourd’hui la nef.

Grilles (choir screens)
Ces magnifiques grilles en fer forgé doré ont été installées elles aussi en 1728. Elles permettaient aux chanoines d’accéder au chœur.
Lutrin (lectern)
Réalisé au XVIIIe siècle, le lutrin sur lequel on posait l’antiphonaire ou livre de chant de l’office permettait aux chanoines chantres de lancer le chant, ensuite repris par les religieux ou d’en assurer les parties réservées aux solistes. Ce lutrin en bois provient probablement du couvent des Minimes de Semur-en-Auxois.
Roue à clochettes (wheel with bells)
Aussi appelé « rouet liturgique », « rodella » en Roussillon, « treizain » en Savoie, ou encore « roue St-Martin » dans le Cantal, ce curieux objet témoigne d’une pratique aujourd’hui abandonnée ; la roue était en effet autrefois actionnée par une corde à certaines occasions, selon des usages variés selon les régions : aux moments forts de la célébration de la messe, tels le Credo ou l’élévation de l’hostie consacrée, aux messes de Noël, de Pâques ou de l’Assomption, en signe de joie, ou encore à la fin d’événements heureux comme les cérémonies de baptêmes ou de mariages. C’est un objet plutôt rare puisqu’on n’en compte plus que soixante-dix-sept dans toute la France, dotées de sept à vingt-quatre clochettes. Celle de Semur-en-Auxois, qui en possède huit, paraît dater du XVIIIe siècle.